Le retour au Grand Palais, joyau de la Belle Époque au faste retrouvé

Pour sa 27^e édition, du 3 au 6 avril 2025, Art Paris revient au Grand Palais. Après un chantier de rénovation de quatre ans, cet ouvrage emblématique de l’exposition universelle de 1900 a retrouvé tout son faste d’antan et son éclat qui en font l’un des plus beaux lieux d’exposition au monde.

Une sélection exigeante de 170 galeries au sein de la nef du Grand Palais

Art Paris est le rendez-vous central du printemps pour l’art moderne et contemporain. Son retour au Grand Palais dans les espaces entièrement rénovés de la nef et des balcons lui permettra d’accueillir quelque 170 galeries françaises et internationales (+ 35 galeries par rapport à 2024) et de proposer une programmation exigeante et ambitieuse sans pour autant perdre l’ADN régional et cosmopolite qui caractérise la foire, fait de découverte et de curiosité, au sein d’une ville, Paris, en pleine renaissance artistique.

Deux thématiques sont à l’honneur pour 2025 :

Hors limite par Simon Lamunière

À travers une sélection d'une vingtaine d'artistes internationaux effectuée parmi les galeries participantes, Simon Lamunière, commissaire d’expositions indépendant, explore la création contemporaine sous le prisme du métissage, de l’hybridation des formes et des cultures, des allers retours entre les origines, le genre, les parentés, l’histoire et la géographie. Intitulé Hors limites, son thème donnera lieu à un parcours thématique au sein de la foire et à la réalisation d’un catalogue présentant le travail de chaque artiste sélectionné.

Selon Simon Lamunière, « La ou plutôt les scènes artistiques actuelles, constituées autant par des individualités singulières que des communautés culturelles, se retrouvent dans un échange permanent de confrontations. Elles concernent actuellement les origines, le genre, les parentés, l’histoire et la géographie. Les territoires se redéfinissent. Les conflits se décalent ; ils s’entrecroisent et se déplacent sur des échelles distinctes, tantôt visibles, tantôt invisibles. Le métissage, la mixité ou la différence émergent de toutes parts. Les artistes viennent de tous horizons et ils manifestent des préoccupations concernant l’appartenance, la différentiation et les limites. La parole se délie et prend place dans le débat collectif pour que toutes et tous trouvent leur place dans un espace qui doit s’ouvrir davantage plutôt que se restreindre et se subdiviser. Il en va de même des médiums utilisés, les artistes ne se limitant pas à une seule technique ou un seul champ d’investigation. Leur expression dépasse même parfois le domaine artistique. Alors que de super entités géographiques cherchent à établir leur hégémonie, d’autres plus petites trouvent un écho et une place qui résonnent. Ce qui est minoritaire peut devenir majoritaire et la scène artistique continue ainsi d’évoluer comme le monde lui-même. »

^{Simon Lamunière est commissaire d’exposition indépendant basé à Genève. Après une formation d’artiste, il a été commissaire d’exposition au Centre pour l’image contemporaine de Genève de 1996 à 2003, du site internet de la Documenta X en 1997, puis de Art/Unlimited, la section d’œuvres monumentales d’Art Basel, de 2000 à 2011. Il a dirigé la 11e Exposition Suisse de Sculpture en 2009 et piloté le projet Neon Parallax, un projet d’art public d’enseignes lumineuses autour d’une place genevoise. Il a été également commissaire du Domaine du Muy de 2014 à 2016, de la Triennale du Valais en 2017. Il a conçu et dirigé l’exposition d’art, de design et d’architecture Open House de 2018 à 2023.}

Immortelle : un regard sur la peinture figurative en France par Amélie Adamo et Numa Hambursin

Amélie Adamo, auteure et curatrice indépendante, et Numa Hambursin, directeur général du MO.CO. Montpellier Contemporain, convaincus par la résonance de l’exposition Immortelle, panorama ambitieux et inédit de la jeune peinture figurative française dont ils furent tous deux commissaires associés, désirent poursuivre leur engagement en faveur de la scène figurative hexagonale à Art Paris 2025.

Grâce à une sélection de trente artistes, opérée parmi les galeries participantes, le duo invité pour ce commissariat proposera une nouvelle lecture et une mise en perspective historique qui confronte plusieurs générations. Le parcours souhaite révéler la permanence d’une pratique picturale figurative en France, indépendamment des effets de mode, et mettre en lumière l’influence qui fut celle des aînés dans une dynamique d’envergure européenne, tandis que s’imposait en parallèle un art mondialisé tourné vers l’abstraction et les nouveaux médiums.

Il s’agit également de souligner les correspondances entre ces œuvres déjà entrées dans l’histoire et celles des artistes plus jeunes qui ont émergé dans le paysage à partir des années 2000. Une telle carte généalogique permet de discerner certains enjeux picturaux et philosophiques qui transcendent les générations et les singularités. Les peintres s’inscrivent dans le temps long de l’histoire et manient les paradoxes de leur condition : hériter d’une pratique ancestrale telle que transmise par les grands maîtres en réfléchissant aux mutations révolutionnaires de l’image, se nourrir d’une tradition et se confondre dans une filiation en puisant dans les cultures populaires et les reliefs nouveaux de la pensée, plonger dans le grand bain du contemporain hybride en réitérant une nécessaire exigence formelle. De la réalité quotidienne et banale aux fracas de l’actualité politique et de l’Histoire, des envolées poétiques aux débats conceptuels ou sociétaux, de l’art aux engagements, le choix d’œuvres témoignera du destin des peintres de la scène française sur plus d’un demi-siècle et de l’ambiguïté de leur statut, entre éloignement et coups d’éclat.

Ce parcours thématique donnera lieu à la réalisation d’un catalogue présentant le travail de chaque artiste sélectionné appuyé par un cycle de conférences au Grand Palais.

<sup>Amélie Adamo est auteure, historienne d’art et commissaire indépendante. Sa thèse en Histoire de l’Art contemporain, sur les figurations en France dans les années 1980, fut l’objet d’une publication aux éditions Klincksieck, d’un essai aux éditions Galilée et de deux expositions au musée des Sables d’Olonne, Passages et Aux sources des années 1980, dont elle fut commissaire scientifique. Depuis 2008, elle contribue à la rédaction de nombreux catalogues d’expositions et textes pour des revues spécialisées, dont le magazine L’Œil et Le Journal des Arts. En 2023 elle est co-commissaire de l’exposition Immortelle, organisée au MO.CO. de Montpellier, aux côtés de Numa Hambursin. Pour la réouverture du Centre d’Art La Malmaison de Cannes, en février 2025, elle est chargée du commissariat scientifique de l’exposition Luxe Calme et Volupté, un parcours sur le voyage des peintres dans le midi et la question de l’hédonisme aujourd’hui qui fera entrer en résonance modernes et contemporains.

Numa Hambursin, né en 1979, est directeur général du MO.CO. Montpellier Contemporain, critique d’art et commissaire d’exposition. Après une hypokhâgne, une formation en droit et une spécialisation en droit du patrimoine culturel africain, Numa Hambursin ouvre une galerie d’art contemporain à l’âge de 23 ans à Avignon puis à Montpellier. En 2009, il prend la tête du Carré Sainte Anne puis de l’Espace Dominique Bagouet, à Montpellier, où il organise de nombreuses expositions d’art contemporain. De 2018 à 2021, il crée puis dirige le Pôle Art Moderne et Contemporain de la Ville de Cannes avec ses trois centres d’art, La Malmaison, Le Suquet des Artistes et la Villa Domergue. En parallèle, de 2013 à 2021, il pilote le programme d’art contemporain de la société Hélénis, avant de concevoir et de lancer la Fondation GGL-Hélénis pour l’art contemporain inaugurée en juin 2021. Depuis 2021, Il est le directeur général du MO.CO., Montpellier-Contemporain, un EPCC tripartite rassemblant deux centres d’arts (le MO.CO. et La Panacée) et l’école des Beaux-Arts (Esba). Numa Hambursin est l’auteur de nombreux textes et ouvrages sur l’art, en particulier sur la peinture contemporaine. Il a reçu en 2018 le prix AICA France de la critique d’art.</sup>

La deuxième édition du Prix BNP Paribas Banque Privée en soutien à la scène française

Lancé en 2024 conjointement par BNP Paribas Banque Privée et Art Paris en soutien à la scène hexagonale, le Prix BNP Paribas Banque Privée Un regard sur la scène française, d’une dotation de 40 000 euros, récompense le parcours d’un artiste vivant, sans distinction d’âge, choisi parmi les nominés de la sélection des commissaires invités Amélie Adamo et Numa Hambursin dans le cadre de leur focus Immortelle : un regard sur la peinture figurative en France.

Promesses : le secteur dédié aux jeunes galeries et à la création émergente s’agrandit et s’installe sur les balcons de la nef centrale du Grand Palais

Nouveauté de l’édition 2025, le secteur Promesses dédié aux jeunes galeries de moins de dix ans d’existence s’installe sur les balcons qui bordent la nef centrale du Grand Palais. Celui-ci accueillera plus d’une vingtaine de galeries (contre 9 en 2024) offrant un éclairage prospectif sur la pointe avancée de l’art contemporain international. Les galeries pourront présenter un maximum de trois artistes émergents et bénéficieront d’un sponsoring de la foire réduisant le coût de participation à 10 000 euros H.T. tout compris pour un stand de 20 m². Autre nouveauté, la sélection du secteur Promesses a été confiée à Marc Donnadieu, membre du comité de sélection d’Art Paris et commissaire d’exposition indépendant.

^{Marc Donnadieu est critique d’art et commissaire d’exposition indépendant. Il a été conservateur en chef à Photo Élysée (Musée cantonal pour la photographie, Lausanne), après avoir été conservateur en charge de l’art contemporain au LaM Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut de 2010 à 2017, et directeur du Fonds régional d’art contemporain de Haute-Normandie de 1999 à 2010. Il a été commissaire ou co-commissaire d’expositions monographiques ou thématiques de référence consacrées à la photographie contemporaine, aux pratiques du dessin, aux représentations actuelles du corps, aux processus identitaires au sein des espaces sociaux d’aujourd’hui, aux relations entre art et architecture et aux rapports entre photographie et art brut. Membre de l’Association internationale des critiques d’art (AICA) depuis 1997, il a collaboré à de très nombreuses revues étrangères et françaises, dont Art Press depuis 1994. Il a également participé à plusieurs dizaines de catalogues et d’ouvrages monographiques ou thématiques dans les domaines des arts visuels, de l’architecture, du design ou de la mode.}

Solo Show : privilégier les expositions monographiques

Art Paris encourage la présentation d'expositions monographiques disséminées au sein de la foire. Celles-ci permettent au public de découvrir ou redécouvrir en profondeur le travail d’artistes modernes, contemporains ou émergents. Le secteur Solo Show bénéfice d’une mise en avant spécifique dans les outils de communications de la foire.

Art Paris : une foire d'art écoconçue

Foire régionale qui favorise la proximité, le local, le circuit court en termes de transports et de flux de visiteurs, Art Paris s’est pleinement engagée depuis 2022 dans le développement d’une démarche d’écoconception, qui s’appuie sur l’analyse de cycle de vie (ACV). Cette démarche pionnière confiée à l’agence Karbone Prod est reconduite en 2024.

Paris, capitale mondiale de l'art au printemps

Ouverture de galeries et de lieux, rénovation ou inauguration d’institutions, Paris connaît un exceptionnel renouveau culturel et artistique. Le programme VIP « À Paris pendant Art Paris », conçu en collaboration avec les institutions parisiennes et réservés aux collectionneurs et aux professionnels de l’art invités, rendra compte de l’effervescence de la scène artistique de la Ville lumière au printemps.

Rendre accessible l'art contemporain

Art Paris a pour vocation de rendre accessible l'art contemporain à un public élargi. Quelques 125 visites de « décryptage » sont organisées avec l'Observatoire de l'art contemporain. Des outils spécifiques sont mis à disposition du public, en particulier le site Internet avec la visite virtuelle de la foire, et ses filtres de recherche par artiste, ordre de prix, origine géographique, technique...