PROMESSES

UN SECTEUR DÉDIÉ AUX JEUNES GALERIES ET À LA CRÉATION ÉMERGENTE

Art Paris 2024

Promesses, un secteur dédié aux jeunes galeries et à la création émergente

Promesses, secteur dédié aux jeunes galeries de moins de six ans d’existence, offre un éclairage prospectif sur la pointe avancée de l’art contemporain. Les galeries peuvent présenter un maximum de trois artistes émergents et 45 % du coût de la participation est pris en charge par la foire. Très international et renouvelé, ce secteur accueille neuf galeries.

Felix Frachon Gallery (Bruxelles) poursuit son questionnement sur art contemporain mondialisation. Celle-ci présente les nouvelles œuvres de l’artiste indien Shine Shivan (1981) dont les compositions au fusain sur papier traditionnel s’enracinent dans l’art indigène indien. Celles également de Lia Mittakaris, artiste brésilienne d'art naif, issues de la collection Lucien Finkelstein, fondateur du MIAN – Museu Internacional de Arte Naif do Brasil, Rio de Janeiro. Et un troisième artiste, Arnaud Rochand (1986), dont la pratique hybride, alliant peinture, gravure et céramique, puise son inspiration dans les traditions luso-hispanique de l’azulejo et leur héritage arabo-musulman.

Gaep Gallery (Bucarest) réunit trois artistes, Cătălin Pîslaru (1988), Raluca Popa (1979) et Ignacio Uriarte (1972) dont le travail traitent des questions liées à la perception et à l’optique. Cătălin Pîslaru, fasciné par l’ordinateur en tant qu’outil créatif, revisite l’héritage de l’abstraction à l’aune de la culture numérique privilégiant les formes géométriques inspirées des microprocesseurs, les croquis numériques au travail de main, les supports durs et froids comme l’aluminium au lieu de la toile. Ignacio Uriarte associe une réflexion personnelle sur la routine quotidienne au bureau aux pratiques conceptuelles et minimales des années 1960/1970 à travers une série de dessins réalisés au Bic de couleur. La répétition du geste engendre des formes géométriques simples créant des jeux d’illusions d’optiques. Raluca Popa collecte des matériaux – objets, images, idées, textes, les siens ou ceux d'autres personnes - et les tisse pour leur donner de nouvelles formes et configurations et présente à Art Paris « Poem, 2023 », une sculpture composée de 4 lentilles de tailles différentes reposant sur une base en bois qui engage le regardeur dans une véritable expérience de camouflage optique.

Galerie Hors-Cadre (Paris) propose un dialogue entre trois artistes de la jeune scène française qui explorent le langage des images et la question de l’éphémère : un tournesol figé dans le bronze chez Victoire Inchauspé (1998) évoque la beauté et la fragilité de la vie ; des captures d’écran et photos de paparazzi gravées sur bois chez Morgane Ely (1995) confrontent la banalité des images à la finesse d’une technique ancestrale japonaise aux effets moirés et mouvants. Enfin, Lucile Boiron (1990), propose avec ses natures mortes photographiques de fruits aux couleurs saturées une œuvre à mi-chemin entre l’artifice et l’organique qui interroge la structure du vivant et de la matière.

Hunna Art Gallery (Sharjah, E.A.U.) expose trois artistes femmes de la péninsule arabique, Alymamah Rashed (1994), Amani Al Thuwaini (1989) et Nour Elbasuni (1994), dont les œuvres explorent la dualité culturelle, les politiques de genre et les mythologies personnelles et collectives. Amani Al Thuwaini est une artiste multidisciplinaire koweïtienne, née en Ukraine, dont le travail textile mêle traditions et représentations contemporaines. Connue pour ses peintures oniriques peuplées de figures flottantes et éthérées, Alymamah Rashed, autre artiste koweïtienne, se définit comme une « Cyborg musulmane » et traite de la question du corps et des thèmes de l’identité en tissant son propre récit personnel. Enfin l’artiste égyptienne, Nour Elbasuni, peint dans un style naïf et symboliste des portraits d’hommes pris dans des situations domestiques, explorant les rôles du genre et la relation à la masculinité à travers un regard féminin.

Maāt Gallery (Paris) met l’accent sur la jeune scène mexicaine. Celeste, le duo d’artistes formé par Maria Fernanda Camarena (1988) et Gabriel Rosas Alemán (1983) crée des installations picturales en constante expansion qui trouvent une certaine correspondance avec le muralisme puisqu’elles coïncident dans l’intention de combiner le pictural avec l’architectural. Rafael Uriegas (1982), peintre et muraliste, s’appuie sur des références religieuses, des mythes et des expériences quotidiennes. Ses peintures présentent des récits abstraits tout en incorporant des influences de la Renaissance, des traditions baroques, de l’art préhispanique et de l’abstrait.

Molski gallery (Poznań) orchestre un dialogue entre les œuvres de deux artistes polonais Kinga Popiela (1991) et Sebastian Krzywak (1979) qui utilisent le langage de l’abstraction. Kinga Popiela se concentre sur la répétition du geste pictural et le rapport au corps en peignant sur des toiles hors châssis qu’elle assemble ou suspend dans l’espace, tandis que Sebastian Krzywak s’engage dans un travail de peinture non figurative, associant dessins exécutés sur photoshop et superpositions accidentelles de coulées de matières, qui questionne l’héritage de l’abstraction du XXe siècle

She Bam ! Galerie Laetitia Gorsy (Leipzig), met en scène deux artistes françaises émergentes : Io Burgard (1987) et Nitsa Meletopoulos (1984). Io Burgard se concentre sur les interactions entre l’individu et l’environnement, et explore les thèmes de la perception, de l’espace et du mouvement à travers une variété de médiums, principalement la sculpture et le dessin mais aussi la vidéo, la photographie et l’installation. Celle-ci présente à Art Paris une installation inédite. Nitsa Meletopoulos explore le plus largement possible les matériaux et les techniques liés à la céramique contemporaine. Elle travaille en lien très étroit avec la nature, elle questionne l’objet en soi dans son environnement et exerce un savant mélange entre pratique contemporaine et savoir-faire traditionnel à travers une palette variée de techniques, de formes et de couleurs.

Enfin, deux galeries ont fait le choix d’une présentation monographique : Labs Contemporary (Bologne) dévoile un projet spécifique inédit « Sono Soltanto linee » (Ce ne sont que des lignes) de Giulia Marchi composé de baguettes effilées monumentales dont la forme est inspirée par le jeu de société Mikado et placées côte à côte de photographies représentant d’autres assemblages de ces mêmes structures, telle une mise en abyme qui renvoie à une dialectique sur le plein et le vide, le visible et l’invisible et la nature même de l’espace. Soho revue (Londres) met en avant les paysages flous et colorés de l’artiste Britannique Ben Walker qui laissent transparaître des scènes nostalgiques de l’enfance passées au crible d’une mémoire amnésique.

Morgane Ely, THE FEMALE WARRIOR, 2021
Giulia Marchi, Sono soltanto linee, 2023
Arnaud Rochard, Marécage, 2023
Ignacio Uriarte, Concentric Line Drawing (Blue and Red), 2017
Rafael Uriegas, Untitled (Mural Painting in Mexico), 2023
Nitsa Meletopoulos, Californian Sunfall , 2023
Nour Elbasuni, Sons of Endymion, 2022
Kinga Popiela, Untitled, 2023

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