NEUMA, The Forgotten Ceremony

Une installation des artistes Sarah Brahim et d’Ugo Schiavi, proposée par la Villa Hegra

Commissariat : Wejdan Reda et Arnaud Morand

L’artiste américano-saoudienne Sarah Brahim et l’artiste français Ugo Schiavi présentent leur travail collaboratif intitulé NEUMA, The Forgotten Ceremony. Cette installation marque l’aboutissement de leur participation au programme de résidence de la Villa Hegra. Conçue comme un geste symbolique en hommage aux pratiques rituelles des tribus préislamiques d’AlUla, l'œuvre de Brahim et Schiavi s'appuie sur des recherches approfondies menées en étroite collaboration avec des archéologues et les communautés locales de la région. Puisant son inspiration dans le paysage d'AlUla, son patrimoine local et ses mythologies, cette exposition constitue une invitation à la contemplation – un geste subtil alliant l’héritage millénaire du lieu à la création contemporaine, le temporel et le spirituel, à travers un ensemble de sculptures, de vidéos, de travaux photographiques et un geste performatif.

Une série de sculptures en verre soufflé —dont les contours rappellent la géologie de la région et ses métamorphoses—est conservée dans une scénographie évoquant une réserve archéologique. Elles deviennent les reliques d'une époque oubliée, d'un passé spéculatif, des objets cérémoniels et rituels lorsqu'ils sont activés par la respiration des performeurs. Neuma, une référence au « souffle de vie » dans la pensée classique, trouve son incarnation physique dans cette proposition, où le corps terrestre et le souffle apparaissent entremêlés avec le corps céleste et l'âme. Pour Aristote, « pneuma » (πνεῦμα) était considéré comme un principe animateur de la vie. Dépassant l'individu dans la pensée stoïcienne, « pneuma » s’apparente au souffle divin du cosmos. A travers cette installation, les artistes posent le souffle comme pulsation de l'existence, l'âme comme un courant invisible — circulant à travers des espaces où le travail des formes et le sens se rencontrent.